Pour un moment, je me suis dit que je pourrais reporter la rédaction de cet article jusqu’à ce que les élections régionales 2015 en France soient à terme. Toutefois, tellement j’étais sidéré par l’évolution de la scène politique française après un premier tour, je n’ai pas pu m’empêcher de m’exprimer en temps réel. Et je n’exclus pas la possibilité de rédiger un deuxième de par la qualité démocratique de ce scrutin.
Vous souvenez-vous du nombre de fois où la France a donné des leçons de démocratie à des pays, tels ceux de l’Afrique? Vous souvenez-vous du nombre de fois où François Hollande a salué les transitions démocratiques des autre pays considérant que la France l’est déjà?
En tout cas, les exemples sont nombreux mais je rappellerai quelques uns:
- En Avril 2013, au Maroc, François Hollande salue “le pas décisif” du Maroc vers la démocratie;
- En Novembre 2014, en Guinée, François Hollande salue la transition démocratique;
- En Juillet 2015, au Bénin, François Hollande salue la démocratie.
La liste est longue mais je n’ai qu’une seule envie; celle de poser la question suivante: “Quand est-ce que nous pourrons saluer la transition démocratique de la France?”
Je rappelle que cet alibi de restauration de la démocratie a été utilisé à chaque fois on décidait d’intervenir militairement dans un pays étranger, en l’occurrence l’Iraq, la Lybie, le Mali, la Syrie…
Je réitère encore une seconde fois ma réplique: “la liste est longue mais je n’ai qu’une seule envie”. J’ai envie cette fois de poser les questions suivantes: “Mais, qui êtes-vous?”, “Qui êtes-vous pour vous permettre de juger des systèmes qui ne sont pas les vôtre”, Qui êtes-vous pour intervenir dans des régimes qui ne vous concerne pas?”, Et surtout, “Qui êtes-vous pour donner des leçons de démocratie?”
Personnellement, je doute fortement que la France soit un pays démocratique. Toutefois, comme je n’ai pas le droit de dire pareil ou même de penser pareil (“C’est quand même la France“), je considérais que c’est ma définition de la démocratie qui est biaisée et non pas son application en France. Ainsi, en tant qu’amateur en matière de processus de démocratisation, je me permettrais de me poser des questions à la base de faits réels. Ces faits ont été principalement relevé un peu avant et un peu après le premier tour des régionales 2015 en France.
Le 13 Novembre dernier n’est pas passé inaperçu ni pour chez peuple français ni chez ses candidats aux régionales…
Pour le peuple, il s’agissait bien d’un drame sans précédent. Un drame qui a dévoilé une politique défaillante mais surtout qui a rajouté une couche au débat très chaud au sujet de l”islamisme”, de “radicalisation”, de “communautarisme”… C’était bien le moment opportun pour certains partis de tacler le Front National (FN) en l’accusant d’avoir usé du contexte pour stigmatiser les Musulmans et de surcroît l’Islam et de faire des amalgames. Tous décidaient étrangement de ne pas polémiquer. Cependant, il s’avère que ce n’était qu’un manière de parler qui leur épargnait la critique des mesures sécuritaires prises après les attentats de Charlie Hebdo et/ou d’un échec politique flagrant. Pour moi, tout ceci ne compte pas dans mon raisonnement, mais je voudrais juste attirer l’attention sur ces mensonges.
Aux Musulmans (et tous les autres étrangers) de France, ne vous laissez pas faire par ces discours de politiciens qui font semblant de vous supporter. Au peuple Français en général, ne croyez pas à tout ceux qui disent ne pas vouloir polémiquer sur les attentats du 13 Novembre. Comme vous la figure suivante me choque:
C’est honteux, non! Quel respect et quel hommage accorde-t-on aux âmes des victimes du 13 Novembre?
Dans ce sens, je me demande s’il est vraiment tolérable de voir de telles sottises dans un pays aussi démocratique que la France? Ah oui, il s’agit bien d’une forme de liberté d’expression. Désolé, j’ai oublié, que “liberté d’expression” comme mot “démocratie” changent de définitions selon le contexte.
En parlant de liberté, d’autres faits marquants percent mon esprit…
Vous les avez bien deviné! Il s’agit des effets de l’état d’urgence. Eh oui! Par effets, je fais allusion aux dérives.
Rappelons donc les chiffres! En quelques jours, plus de 2000 perquisitions donnant lieu à plus de 250 procédures judiciaires et 210 personnes placées en garde à vue. En opérant un calcul mathématique simple, au moins 77% (1 – 460/2000) de ces perquisitions sont à tort. Je dis bien à tort vu que les procédures judiciaires et les gardes à vue ne sont pas forcément signe de réussite de cet état d’urgence. Par contre, ce ne sont pas ces chiffres qui remettent en cause l’attitude démocratique du pays des libertés. Ce qui est à dénoncer est bien la manière dont ces perquisitions sont effectuées. Plusieurs dérives ont été dénoncées (perquisitions musclées, attouchements, assignations abusives, destructions de propriétés, …) d’autant plus que les concernés peuvent être de simples citoyens, des personnes à besoins spécifiques et même des militants écolo qu’on veut occuper par le système de pointage pour ne pas dévoiler le mensonge de la COP21. On me répondrait “Mais oui, nous en sommes conscients. D’ailleurs, nous avons même anticipé ceci en signalant à l’Union Européenne (UE) que nous allons enfreindre la convention européenne des droits de l’Homme”. Que du pire! Remarquez-vous à quel point liberté, droits de l’Homme… ne valent plus rien dans un système dit “démocratique”?
Permettez moi encore une fois, en tant qu’amateur, de me demander si c’est bien la “démocratie” qui mène aux réalités citées?
Figurez-vous que même les élections du 6 Décembre ont inspiré mon questionnement démocratique…
Les résultats du 1er tour était prédictibles. Le FN en tête au niveau national et avec des écarts notables dans plusieurs régions. Suite à ce succès temporaire du FN (je dis temporaire parce qu’on ne sait pas ce qui peut arriver le 13 Décembre), les républicains (LR) et surtout les socialistes (PS) dévoilent les mystères de leurs programmes régionaux. Ah! Je me suis trompé! Au fait, au lieu de mettre en avant leurs programmes et les défendre, ils avaient tous un seul argument en tête (et en gueule): “Il faut faire barrage au FN”. Oui, il ne s’agit bien évidemment pas de faire barrage démocratique mais ne opérant des combines anti-démocratiques. J’exclus quand même quelques républicains dont Nicolas Sarkozy qui a quand même compris qu’il s’agissait bien du choix des électeurs. Les décideurs du PS, le partie qui gouverne, n’étaient pas aussi intelligents que Sarkozy. Ils ont décidé de retirer leurs candidats en Paca et Nord-Pas-de-Calais-Picardie. En d’autres termes, ils ont dit aux électeurs PS dans ces deux régions: “Oups! Nous ne savions pas que vous avez une voix”.
Bref, quelle démocratie marrante!
Pour ceux qui se demandent quelles étaient les raisons, sachez qu’il n’y avait qu’une seule raison; “faire barrage au FN“. Oui, en retirant ses deux candidats, le PS estime faire barrage à Marine Le Pen et à Marion Marechal Le Pen. On ajoute à cela un support aux républicains et un appel aux électeurs de gauche pour voter pour la droite. C’est marrant, non? D’autres magouilles eurent lieu mais ce n’est pas aussi étonnant que de voir Manuel Valls, le Premier Ministre (de Gauche), appelle à voter LR, pour la Droite. Le Héro qu’il est, il présume lancer cet appel pour sauver la République!
On ne s’arrête pas là! Il ne faut pas s’arrêter puisqu’on peut faire mieux. Cette fois au Grand-Est, le PS demande à son candidat Jean-Pierre Masseret de se retirer pour faire barrage à Florian Philippot du FN. Oups, Monsieur Masseret s’oppose et veut aller jusqu’au bout. Pour lui, il s’agit de ne pas trahir la voix des électeurs qui ont voté pour lui. Une attitude qui selon le candidate du FN relève du respect de la démocratie. En réaction à son opposition, le PS décide de lui retirer son investiture socialiste. En effet, ce qu’on ne lui a pas expliqué avant qu’il intègre la politique est bien qu’il faut choisir entre la volonté du peuple et les intérêts du parti et que “la volonté du peuple” ne fait partie des choix. En tout cas, il me semble que le PS, à travers cette réaction, incarne la notion de démocratie à la française.
Je me réjouis donc de reposer ma question: C’est bien ceci la démocratie que clame la France pour donner des leçons aux autres?
Par ailleurs, je ne laisserai pas cette occasion passer sans exprimer mon admiration à la riposte faite par Jean-Pierre Masseret: “Ce n’est pas moi qui vote le FN, ce sont les électeurs et les électrices qui font le score du FN”.
Eh Oui! Au final c’est un choix du peuple (électeur) sauf que la France, représentée par ses décideurs politiques, ne veut pas l’entendre de cette oreille CAR ELLE N’EST ENCORE EN VOIE VERS LA DEMOCRATIE.
Oups! Je me suis rendu compte que mon article est long j’arrête donc là 😉
Oui, la France a besoin qu’on la sauve. Il faut que le parti gouvernant prochain la mette sur les railles de la démocratie.
Si vous vous demandez pourquoi je me mêle de ce qui ne me concerne pas. Alors, sachez que je n’exerce qu’un droit que la France se donne à chaque fois ses journalistes se mêlent des affaires des autres, à chaque fois ses décideurs critiquent les régimes d’autres pays et à chaque fois la France décide d’intervenir dans des territoires qui ne sont pas les sienne.
Hey la France, quand feras-tu ton pas vers la démocratie?
Hey la France, quand t’arrêteras-tu de te mêler aux cuisines internes des autres?